jeudi 18 octobre 2012

ORURO, Paria, Obrajes


Dimanche 14 octobre...

départ en bus á 10h 30 de Cochabamba. Une heure pour parvenir á sortir de la ville, un des aspects de la modernité dont s´ennorgueillit la ville. Les trois autres heures nous offrent une longue longue longue montée sur les hauts plateaux - 1 000 m d´altitude á franchir - et des paysages en abimes de toute beauté. Pour en profiter, prendre des places á droite dans le bus.
Une fois parvenus á l´altitude 3 7OOm, nous entrons sur un immense plateau parfaitement plat, parsemé par endroits de sources chaudes fumantes dans lesquelles des femmes font la lessive. Comme blottie dans le croissant que forment trois hautes collines, escaladant leurs versants, encore á l´échelle de maquette dans le lointain, c´est Oruro.
Aprés Cochabamba nous l´avions espérée, elle sera á la mesure de cette attente et plus encore.

ORURO est une cité miniére et industrieuse posée entre terre et ciel, á 3 700 m d´altitude. Elle n´est pas particuliérement belle, pas gracieuse non plus, elle n´a pas d´architectures á contempler, mais...
"Un peuple qui aime á ce point danser ne peut pas etre mauvais" aurait dit d´elle Isadora Duncan... á moins que ce ne soit Merce Cunningham ?
"Une population qui a un tel talent pour s´índigner et se rebeller ne peut être que bonne" ont dit d´elle Simon Bolivar et Rosa Luxembourg.

Pas un jour sans que ne se forme un cortége de manifestants brandissant les banniéres des corporations en colére, suivi par une banda aux rythmes furieux ; ainsi ces lundi et mardi par plusieurs centaines de petits commercants des rues, essentiellement des femmes, en pétard contre le maire et la police qui leur infligent, c´est ce que disent les panneaux brandis, des mesures discriminatoires de droit á s´installer et exercer. Pas un soir sans que plusieurs rues et places soient occupées par des groupes dansants, préparant sans doute le carnaval qui aura lieu début février, avec ou sans banda accompagnatrice, le sifflet á roulette suffisant á imprimer le rythme commun et les changements de figure de danses traditionnelles (le folklore, ici, n´existe que s´il est actuel et commun). Souvent, un cortége funébre parcourt les rues, les participants ont les bras chargés de fleurs, la banda qui les suit joue une musique á briser les coeurs des plus endurcis.
Oruro est une ville qui déborde d´une énergie résolue, convaincue, puissamment maintenue jusqu´á ce qu´un jour... il y du volcan lá-dedans !
Et d´ailleurs, Evo Morales n´est-il pas natif de la région ?
Autre particularité : la ville et la région sont composées de plus de 95 % d´índiens.

Nous avons aimé ses rues, ses petites maisons, son marché, sa place du 10 de Febrero et celle du Socavón;
- son train qui se sert de l´avenue 6 de Agosto pour traverser une grande partie de la ville dans son axe nord-sud;
- l´église Virgen del Socavón, tout en haut de la ville, pour son  incroyable richesse d´imageries : la trés grande fresque avec ses démons, ses vierges á l´enfant l´une castillane et l´autre indienne, son Christ á la gueule de mineur pas content et Dieu le pére en vieil indien venant de fumer du chanvre, mais aussi la coupole entiérement chargée d´apôtres, tous les murs et le plafond peints ;
- le petit musée "Sacré, folklorique, archéologique et minier" (pas moins !) qui jouxte l´église et présente des objets, poteries et pierres taillées ou sculptées, des costumes et masques du carnaval d´Oruro á faire rêver et son tout jeune guide trés cultivé et aimant son métier ;
- la multiplicité de petits restaurants populaires, bonne chair bon prix ;
- ce restaurant, Las Retamas, duquel nous sortons en ce dimanche aprés-midi et avec lequel nous avons vraiment succombé, pour la premiére fois de notre voyage, á la gastronomie régionale...
Et pour résidence ? Ben... la Residencial del 21 avril... lits ayant fait depuis trop longtemps leur temps et sanitaires pas toujours sympas... quant á la qualité d´accueil... bon, on parle pas des choses qui fachent. On y est restés parce que la chambre y est vaste et claire á la condition d´être au second étage.

Oruro c´est aussi l´occasion de parler de la civilité des Boliviens, de leur courtoisie. Elles se rencontrent partout, sans distinction de milieu social ni d´origine identitaire. Quand on entre ou sort d´un lieu public quel qu´il soit on adresse un salut aux personnes présentes ; on renseigne l´étranger qui semble chercher son chemin, quitte même á l´accompagner pour le mettre sur la bonne route ; on dit souvent "muchas gracias", "por favor", "disculpe", "de nada" ; on ne s´énerve pas, ne montre pas d´ímpatience, on sourit et on plaisante, on rit souvent et on aime les blagues qui désamorce les situations un peu tendues  ou simplement pas tout á fait ordinaires.

Bref, Oruro mérite qu´on fasse le détour et qu´on s´y attarde plusieurs jours. Nous en sommes partis le lundi 22 octobre pour La Paz.

PARIA et OBRAJES

La dame de l´Office de tourisme d´Oruro, dans son minuscule bureau placard, nous avait conseillé ces deux destinations prochent l´une de l´autre. Une dame trés compétente, pas avare de son  temps et de bons conseils.

PARIA est á une trentaine de minutes dÓruro en collectif. Il vous largue sur la nationale qui conduit á Cochabamba, vous vous retrouvez dans un petit village qui sembe rentrer les épaules sous la pression du ciel de l´Altiplano. Donnant sur la place, une petite église trés délabrée, trés abandonnée au poids de ses ans, elle est lá depuis 1535 et c´est la premiére á avoir éte construite dans les andes boliviennes par les Espagnols. Touchante de désuétude.
Un homme nous dit que  ni le département, ni l´État, ni encore moins le village n´ont les moyens de la remettre en bonne forme, qu´elle ne se visite pas parce que le curé qui en a la clé n´habite pas ici et qu´on ne le voit pas souvent. Il est soudain traversé d´un grand sourire de bonne blague : "Au moment du carnaval d´Oruro, début février, les touristes viennent ici en car, accompagnés par les agences. Des américains, des coréens, des espagnols, des allemands, des francais, ils voient la place, ils voient l´église, leurs figures s´allongent, "c´est ca l´église !?", et ils repartent trés vite."
Une vieille femme et son petit fils nous mettent sur la piste qui permet de gagner Obrajes. En une petite heure de marche nous y sommes.

OBRAJES est un lieu de sources volcaniques qui alimentent des bains et une piscine. Cette derniére, vaste, est dans un patio dans lequel se nichent aussi des cellules oú l´on peut prendre un bain trés chaud. Les indiens en sont trés friands, le lieu est particuliérement estimé les week-ends. Aujourd´hui nous sommes mercredi, pas plus d´une dizaine dans le grand bassin, c´est absolument délicieux.
Pour regagner Oruro : soit attendre un collectif soit faire du stop, ca marche trés bien.

Et tant que nous y sommes, parlons stop en Bolivie, ou plutôt covoiturage car c´est ainsi qu´íl se pratique. On vous prend, vous descendez á destination et donnez ce que vous estimez comme participation au coût du trajet, sans attendre qu´on vous le demande. C´est pas plus compliqué. 

photos Oruro
















 photos Paria







   



  

      

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire