mardi 6 novembre 2012

POURQUOI J' AIME LA PAZ ?

Pourquoi t'aime La Paz ? 
Parce que j' aime La Paz !
Pourquoi ...?

J' aime la densité urbaine de cette ville:
Après les grands déserts des paysages du sud, l'immensite de l' altiplano, les tropicales forêts des Yungas, je sens battre le coeur de la Bolivie.

J'aime cette vallée devenue ville, ses pentes abruptes, ses montées glissantes, ses escaliers raides, ce sommet enneigé que l'on découvre dans le lointain d'une perspective entre deux immeubles.

J' aime cette ville qui ne cache pas sa hiérarchie sociale. L' arrivée par l'Altiplano est celle des imigrants qui s'y arrètent, s'y installent pour se construire un avenir meilleur. Là, à l'exact emplacement de la rupture de pente, dans le grouillement hallucinant de véhicules, marchands, piétons, se dresse, dominante, dans un mouvement de fureur, la statue du Che. De là plonge l'autopista qui déroule ses méandres vers la ville-vallée. Il fait meilleur vivre tout en bas. La richesse descend des versants, s'accumule vers la basse terre riche, verte et fleurie. Pyramide sociale dont la pointe est vers bas.
Au centre le pouvoir, dans le quartier ancien, le Palaie Présidentiel se dresse modeste a coté de la Basilique qui le domine de sa hauteur. Le Palais du Parlement avec son carillon, arbore fièrement le drapeau de toutes les couleurs de l' arc en ciel, emblème de toutes les diversités.

J'aime cette ville. Hier entre 20h et 20h02, j'y ai vu Evo Morales, il sortait du palais présidentiel, s'est arrêté un moment avant de monter dans sa voiture pour parler avec quelqu'un. J'étais à vingt mètres à peine, personne n'est venu me demander de circuler ou de présenter mes papiers.

J'aime l'heure joyeuse à La Paz. Vers six heure du soir les lumlières s'allument, mille éclats blancs et jaunes sur les pentes enserrent la vallée. Une rumeur de fin de travail accompagne des déambulations multiples. Dans les rues autour du quartier San Francisco et de la passerelle, les vendeuses du soir se sont installées. Avant de rentrer, on s´attroupe autour des petits stands de nouriture, qui pour une assiettée de tripes aux pommes de terre que l´on déguste en piquant chaque morceau avec un batonnet, qui pour un empanadas poulet ou fromage, qui pour un verre de jus de fruit pressé devant vous. Mais vient l' heure  de l'impatience, scandée des appels pressants des "collectivos", des coups de klaxons, des coups de sifflets, il faut remonter dans les hauts quartiers, les files d'attente pour les mini-bus s'allongent le long des trottoirs.
Plus encore, j'aime la vie de cette ville. La multiplicite des échoppes, les femmes indiennes qui y vendent plats chauds, petite épicerie, petits objets du quotidien, vêtements, babioles diverses. Fiertés indiennes, ces femmes au costume issu d'emprunts divers, la jupe froncée chaloupante, le grand châle espagnol aux couleurs vives et le chapeau foncé anglais, borsalino, crânement posé sur les nattes imposées par le colonisateur catholique. S'y croisent les enfants sortants des écoles ou collèges en uniformes divers, des actifs téléphones en main, et tout un peuple actif qui développe des ingéniosités inattendues pour des travaux que quelques outils modernes résoudraient en un rien de temps. 

J' aime cette ville parce que dans les quartiers pauvres d'El Plano, des femmes énergiques s'entraìnent au catch et le dimanche disputent des matchs entre elles mais aussi avec des catcheurs hommes et devant un public conquis.

Pourquoi j' aime cette ville ? Parce que j'aime être là, dans ce pays qui cherche à se construire un nouvel avenir.

J' aime cette ville parce que j'y ai rencontré des personnes en lutte, à qui je rends hommage.










un cireur de chaussures, masqué pour ne pas porter l'indignité de son travail





le Che, partout, ici au principal carrefour de El Alto, ailleurs sur les murs, les bus, les taxis...




les quatre catcheuses après le match







 

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