Dans Medellin et sa région, du dimanche 28 janvier 2013 au 4 février
La plus grande ville de Colombie après Bogota. Mais elle se prend pour la
première avec un léger dédain pour sa grande sœur la capitale.
Surtout,
surtout, ne pas dire du mal de sa ville á un paísa (habitant de Medellin et de toute la région, y compris celle
du café), ni même rester un tantinet trop tiède ! Bien au contraire, déclarer la main sur le coeur et l'oeil un peu humide que
« c’est la plus belle de toute la Colombie, du continent, presqu'égale à Paris et surpassant
et de loin New York ! j’en suis tombé fou amoureux et je n’ai qu’un désir :
y revenir ! ». Alors, le paísa
déjà très généreux de nature, t'ouvrira grands les bras. Des amis, à qui nous osions opposer
quelques doutes quand á la qualité des œuvres de Botero et jugeant sa mégalomanie particulièrement envahissante, ont répliqué : « Nous sommes fiers de lui parce qu’il est connu
internationalement et ainsi Medellin l’est aussi ».
Mais c’est vrai, Medellin est d'une grande modernité. Logée dans une large vallée – le rio Medellin
la traverse du sud au nord - elle suit les deux sierras qui l’enserrent en est
et en ouest pour s’étendre tout au long des 22 km qu’elle occupe, son centre ne
faisant pas moins de 8 km de longueur. Des dizaines et des dizaines de très
hautes tours d’habitation et de bureaux, jusqu’à trente étages pour certaines,
des sièges d’entreprises, des palais administratifs contemporains, de très larges avenues, des
universités futuristes et LE MÉTRO !...
"LA CULTURE MÉTRO"
Hé oui, lecteur, Medellin c'est "la culture métro", celle qui développe, désenclave, met la ville et ses services á la portée de tous, en tout cas sur le plan de la circulation. Il faut dire qu’il est une véritable réussite. Il dessert de nombreuses stations, toutes très grandes,
toutes de belle architecture, il est rapide, les wagons sont spacieux (de
taille au moins aussi importante que le métro de New York) et il est peu cher.
La ligne A va du nord au sud, sur une grande longueur et, perpendiculaires
à celle-ci, la ligne B va vers l’est ainsi que deux lignes de
métro-cable ; une troisième métro-cable monte dans les quartiers pauvres
de l’ouest et se poursuit ensuite par un métro-téléphérique jusqu’au lieu-dit
Arvi, grimpant jusqu’à la crête de la montagne et traversant au ras des arbres
une forêt sur plusieurs kilomètres, une ballade aérienne assez extraordinaire.
De qui cette dernière prouesse technologique ? D’Airbus Toulouse,
cocorico ! Et d’ailleurs, les travaux à Toulouse ont commencé afin que la
périphérie sud de la ville soit reliée au centre par cette même technologie.
QUELQUES QUARTIERS, ceux que nous avons parcourus ou visités
Bref, le métro, joint aux nombreuses lignes de bus, a permis que toute la
ville soit accessible, désenclavant les quartiers périphériques ou affluent
depuis dix ans des familles et populations pauvres, déplacés, cherchant dans cette ville et région riches paix et
travail. La ville a dû prendre á bras le corps cette réalité, sous peine
d’implosion. Deux de ses quartiers au nord ouest, Moravia et Santo
Domingo et leurs équipements
publics, nous leur consacrerons un article.
Le Centro (le Prado, la Candelaria,Villanueva et
barrio Colón) est le cœur historique
mais il est inutile d’y chercher des
maisons coloniales ou républicaines, elles ont disparu. Ici c’est la frénésie
des grands et petits commerces – un monde fou s’y presse - et s’y trouvent les
principaux monuments, musées et lieux culturels dont les principaux théâtres.
Excellent accueil au service culturel de l’Alliance
francaise ; l’Université ancienne et son patio avec fontaine, arbres
et plantes, un havre de paix.
Sevilla, au nord,
les Universités, Centre des technologies, sièges d’entreprises tous
ultra-modernes, parque norte et jardin
botanique. Nous y sommes allés à plusieurs reprises pour bénéficier d’un café
internet calme et sympa et puis nous aimions les grandes esplanades très
ouvertes sur de belles architectures innovantes.
Fatima, l’est du
centre, avec sa colline et son museo de la ciudad . Ce musé, de
taille modeste, est passionnant pour comprendre et voir comment, au milieu du
20e siècle, la ville s’est mise à imaginer son futur. Un architecte
et urbaniste génial, Pedro Nel, entouré de collaborateurs, étudiants, philosophes
et politiques a dressé les plans des principaux centres administratifs et
universitaires, axes, places et esplanades, habitats sociaux qui pour un grand
nombre existent aujourd’hui mais surtout ont été la vision d’un futur dans
lequel la ville continue de se projeter et d’aménager et réaliser ce qu’elle
veut être.
Plus au sud Le pont de Guyaquil, qui enjambe rio et avenues, et le barrio
Colombia avec le museo de arte moderno et les allées-parc ; le
patio Bonito où nous logions chez le frère d’une amie, quartier très chic (ben
oui, hein, pourquoi pas aussi routards-chics !?) gardé par des policiers de l'armée, fusils mitrailleurs en bandoulière (c’est
pas forcément rassurant…).
Tout ceci n’est qu’une petite partie, ou plutôt de petites parties, d’une
ville qui compte plus de 2,5 millions
d’habitants et qui, à 1500m d’altitude, jouit d’un climat très agréable.
Et son passé de ville du narcotrafic de cocaïne (rappelle toi
lecteur : Pablo Escobar) ? Il semble oublié, la ville est en paix,
« sécurisée » comme on dit ici et c’était l’absolue condition de son
formidable développement et des investissements internationaux. Mais
la région brille aussi par une très forte corruption et un développement
constant des sans-emploi, conséquence de la forte immigration de déplacés attirés par l’image de paradis
économique.
C'est en quittant Medellin par le car que nous nous faisons voler nos deux valises contenant vêtements, chaussures de marche et... les derniers carnets de voyages contenant ces notes si précieuses à la rédaction des articles du blog. Petites valises prêtées par Juan et Janeth a Bogota et nécessaires pour bénéficier de tarifs de vol Bogota-Medellin aller retour trés avantageux (á peine plus chers que le bus qui met 17h). Heureusement, sacs a dos, tente, sacs de couchage et autres matériels étaient restés à Bogota. Le chauffeur du car avait tout simplement oublié de fermer la porte de la soute à clé. Etrange... La compagnie s'est reconnue responsable mais le montant du remboursement n'a représenté qu' 1/5e du total du vol et après une âpre bataille.
BRÈVE INCURSION DANS LA RÉGION DU CAFÉ
Trop brève…
La Ceja, ce n'est pas encore dans la région du café,
c’est une charmante petite ville à une heure de bus de Medellin. Elle est située au nord,
dans une région de cultures de fleurs, d’élevage et d’avocatiers, très verte et riche,
vallonnée. C’est là que vivent Thérésa et sa famille, dans une grande maison en
pleine campagne, ouverte à la lumière et
aux arbres, aux chevaux, vaches, poules. Sont-íls cultivateurs ? Oui,
tout en étant aussi médecins.
A cinq minutes de là, une autre maison, plus ancienne, elle fut celle de la
famille sur trois générations et aujourd’hui, sous l’impulsion d’Anna, sœur
aînée et artiste peintre, elle devient peu à peu résidence d’artistes.
Nous les avons connus par notre amie Mercedes, sœur jumelle de Thérésa.
Elle vit á Paris, est aussi artiste peintre et graveure, nous la connaissons
depuis plusieurs années comme artiste intervenante dans des projets conduits
par Liliane avec des enfants en école maternelle mais aussi pour les
expositions en France et récemment au Canada de ses œuvres. Ses sites : http://www.mercedesuribe.com – http://www.ateliersdemenilmontant.org
Armenia, ville du café la plus au sud de la
région, la plus prospère aussi. Il faut dire que la région du café est la plus
riche de Colombie, de par son climat, en permanence doux, et de ses cultures du
café et des fleurs. Montagneuse, avec des sommets avoisinant les 5000 m, des
vallées riches en eau, une végétation luxuriante, des fleurs á profusion, la
région est, avec Carthagène au bord de l’Atlantique, celle favorite du
tourisme. Pacho, un cousin de Juan, nous y a accueillis.
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