mercredi 6 février 2013

Entretien avec Mariu, luttes dans l'histoire récente



ENTRETIEN AVEC MARIA EUGENIA RAMIREZ, dite MARIU



Le jeudi soir 24 janvier 2013, Au café El Cafetin, lieu d’amitié, de bonnes tapas et patisseries, de vin et vieux rhum, lieu  hautement recommandable á Bogota.

Sont présents autour d’une même table : Mariu, Rocio, Helka, Janeth, Juan (qui tient la fonction de traducteur espagnol et francais), Liliane (en questions et dialogue avec Mariu), Claude (script).

 


Comment s’est produite cette rencontre ?

Un soir précédent, en compagnie de toutes les personnes ci-dessus présentes hormis Mariu, Juan donne á visionner les plans séquences non encore montés qu’il a tourné lors de la cérémonie de mariage de Rocio et Helka. Mariage “hors normes” : Rocio et Helka forment un couple lesbien, le mariage entre personnes du même sexe n’est pas reconnu en Colombie, quand bien même il existe certains droits de transmission de pensions et de biens pour un couple homosexuel déclaré.

Ce que nous voulions, dit Helka, c’était un mariage reconnu par nos amies et amis, nous ne nous reconnaissions pas dans les autres formes de cérémonie instituées. Nous voulions que ce soit une fête politique et poétique. Nous connaissions Mariu, son engagement dans le combat féministe et pour les Droits de l’Homme. Quand nous lui avons parlé de notre projet de mariage elle a d’abord dit : “Un mariage ¿ Je suis contre le mariage”, puis : “je m’occupe de la partie politique”. La partie poétique, nous l’avons confiée à un ami metteur en scène. Tous les deux se sont retrouvés, sans nous, un soir pour échanger et organiser la fête. Très vite, ils se sont engueulés”. Mariu précise : “Il voulait être le chef” (rires).

Dans l’un des plans séquence tourné par Juan il y a la prise de parole de Mariu. Dite de façon très douce et posée,  cette intervention est impressionnante par la justesse de réflexion á laquelle elle invite : “votre union prend acte dans la reconnaissance par l’amitié, par l’amour; vous avez voulu qu’elle soit célébrée comme acte politique et comme acte poétique, c’est aussi un acte subversif”.

Nous demandons á Rocio et Helka s’il serait possible rencontrer Mariu pour un entretien dont l’objet serait la situation des Droits de la femme et ceux de l’enfant en Colombie ainsi que la problématique des genres. Aussitôt dit, aussitôt fait, Helka téléphone á Mariu qui accepte. Nous la rencontrons donc quelques jours plus tard.


L’ENTRETIEN

Nous le reprenons ici dans sa quasi totalité et dans son déroulé. Le script respecte le parlé et le cheminement de pensée de Mariu dans une traduction en simultanée.

JUAN présente Liliane et Claude en précisant qu’ils sont en voyage en Amérique du sud depuis plusieurs mois et pour un mois encore en Colombie, qu’ils vivent á Toulouse où ils militent á la Ligue des doits de l’Homme.

LILIANE – En traversant la Bolivie puis le Pérou, nous avons á plusieurs reprises rencontré des représentants et militants d’associations de défense des droits de l’Homme ainsi que des femmes dans des lieux publics qui, tous, nous ont dit combien les problèmes de violence á l’encontre des femmes mais aussi des enfants pouvaient être un problème important dans leur pays. Vous êtes vous même une militante, que pouvez-vous nous dire sur cette question de la situation faite aux femmes en Colombie ? 

MARIU – Je suis féministe, activiste et penseuse des Droits de l’Homme et, depuis très longtemps, militante politique. Je fais partie d’un réseau de femmes latino-américaines pour la défense des droits des femmes. Je fais aussi partie d’un réseau de défense des femmes victimes des conflits armées et encore d’un autre, à un niveau plus large, des droits sociaux, économiques et politiques.
La Colombie vit des situations de violence envers les femmes similaires avec les autres pays et plus particulièrement ceux de notre continent. Ce qui peut caractériser la Colombie c’est qu’il y a eu des conflits armés très violents et que ces conflits ont pour conséquence des violences envers les femmes, violences qui sont ici exacerbées.

LILIANE – Au Pérou, à Ayacucho, ville où les conflits entre le Sentier lumineux et l’armée ont été les plus violents, des militants d’une association nous disaient combien les séquelles de la violence politique pouvaient être très lourdes dans les familles, tant pour les femmes que pour les enfants.

MARIU – Ce sont toujours les femmes qui subissent le plus de violence. Violence qui s’exerce dans la rue, dans les rapports avec les hommes, dans les guerres. Violence qui passe par le corps des femmes. Dans cette culture paternaliste qui est la nôtre, l’homme pense que la femme est son territoire, sa possession. Il faut rendre visible ces violences.

LILIANE – En Afrique, les organisations internationales ont mis en œuvre un protocole dont les femmes peuvent s’emparer pour se porter victimes devant la Cour internationale des droits de l’Homme et obtenir réparation.

MARIU – La Colombie est un pays de normes et de lois, elle a signé tous les traités internationaux concernant les droits de l’Homme, mais il y a une grande distance entre les lois et leur application. Mon travail, au sein d’une ONG, consiste á recenser et documenter les cas de violence afin de faire des rapports pour la Commission interaméricaine des droits de l’Homme ainsi que pour l’ONU.

LILIANE – Comment as-tu connaissance des cas ?

MARIU – A travers des processus d’accompagnement. Nous faisons des ateliers dans toutes les régions. Pour des raisons de sécurité – présence de paramilitaires, de groupes de guérillas, de l’armée – il arrive que ces réunions se tiennent dans une autre région que celle concernée, afin de sauvegarder les femmes qui viennent témoigner et exposer leur cas. Dans cet accompagnement il est essentiel de générer la confiance : les femmes ont peur, se sentent coupables, ne croient pas ou plus á la justice.

LILIANE – L’accusé, s’il est reconnu coupable, connait-il une condamnation? Nous avons vu qu’en Bolivie, par exemple, le groupe social dans les milieux ruraux fait en sorte de rétablir l’équilibre de la communauté sans passer par une condamnation du coupable. Au Pérou où la corruption de la police et de la justice est très forte, les dossiers traînent, se perdent… La notion même de victime n’existe pas, ou très peu.

MARIU -  Il me faut d’abord parler du processus de démilitarisation des paramilitaires. La stratégie entre les paramilitaires et les politiques et les grands propriétaires terriens  qui étaient leurs commanditaires a été appuyée par les forces militaires, par l’armée du pays. L’un des objectifs de cette classe politique et des grands propriétaires consistait á s’accaparer les terres des paysans. C’est une stratégie de terreur et d’extermination.

Il y a des cas emblématiques qui ont été documentés, par exemple dans les Caraïbes, plus précisément dans la région de el Salado. Les paramilitaires sont restés plusieurs jours, ont tué les paysans puis  violé les femmes. Il y a eu bien d’autres cas comme celui-ci, sauf que celui-ci a pu arriver jusqu’á la Cour latino-américaine et parvenir á jugement et condamnation des principaux responsables.

On ne connait pas le nombre de morts en Colombie des suites des conflits armés, ni le nombre de déplacés (personnes qui ont du fuir leurs villages, leurs terres, et s’exiler).  On estime le nombre de ces derniers à 6 millions de personnes Chaque année des rapports de cas sont faits par la Cour du Conseil latino-américain et c’est très important qu’ils soient rendus publics.

Les déplacés arrivent dans les villes, individuellement ou collectivement. Ils s’additionnent au grand cordon des pauvres déjà existant. Ce sont en majorité des femmes dont les maris sont morts ou disparus. Elles arrivent avec leurs enfants, les grands parents, et se retrouvent entièrement responsables de la famille survivante. Elles souffrent alors une seconde fois, elles se rajoutent aux situations de pauvreté qui existent déjà dans la ville, sont exclues ou marginalisées, ont les plus grandes difficultés á trouver un emploi, un logement.

Ces situations de grande précarité ont obligé les femmes á s’organiser entre elles. Grace à cela, elles ont réussi á ce que des politiques publiques prennent en charge tel ou tel problème. 

Ainsi, ce carnet dont elles peuvent disposer, qui dit leur condition et leur ouvre une aide financière de l’Etat pour les besoins les plus élémentaires et urgents. L’actuel maire de Bogota a mis en place des politiques spécifiques. A travers des processus de formation politique il y a des réussites : “j’ai des droits”. Mais elles se rendent visible et, en retour, elles se mettent en situation de risqué : les femmes leaders doivent constamment changer de domicile pour se protéger de violences, tel le viol. Ce n’est pas facile de générer la confiance, nous avons même connu des infiltrations de la guerilla.

LILIANE – Nous connaissons, à Bogota, ce restaurant avec une extension super-market qui est géré en économie solidaire par treize femmes, elles y travaillent et sont  en statut associatif.

MARIU – Je travaille aussi depuis 17 ans avec une ONG, l’ILSA (Institut Latino-Américain pour une Société et des Droits Alternatifs), qui conduit plusieurs programmes d’action dont celui d’accompagnement des femmes. Je suis seule à travailler sur cette question dans l’organisation mais je ne suis pas isolée, bien au contraire ! Je suis constamment en lien avec tout un réseau, d’autres organisations dont celles féministes. Dans ce travail je n’agis pas directement auprès des femmes, je suis dans une perspective d’action et de transformation politique.

Je crois que maintenant il faudrait que je dise pourquoi je suis ici. Je fais partie de la génération qui a connu la révolution cubaine, la lutte contre l’impérialisme, l’indépendance de l’Algérie, le communisme et l’Union soviétique, toutes ces choses qui aujourd’hui sont tombées. Nous croyions alors en la lutte armée, beaucoup d’entre nous y ont participé. Mais je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours eu l’intuition que ca ne marcherait pas. J’étais étudiante á cette époque et, avec mes camarades de l’université, je suis allée travailler dans les quartiers populaires. Je suis aussi partie très jeune de chez ma famille. Pour être vraiment cohérente je suis allée vivre dans ces quartiers. Je ne regrette aucun de ses engagements, je ne renie aucune des espérances ou illusions qui ont pu nous porter.

Aujourd’hui, je ne me sens pas seule. Il y a, en Amérique du sud, beaucoup de gens, de femmes qui militent. Je mourrai en étant radicale. Radicale dans mes positions parce que je serai toujours contre l’Etat et les institutions. La meilleur prise de conscience est d’être dans et avec le peuple. J’ai vraiment voulu changer le monde… et il a effectivement changé, pas comme nous le voulions. Mais la vie des gens, des femmes, elle n’a pas fondamentalement changé.

LILIANE – Nous avons un ami en France qui est écrivain, Gérard Lépinois. Il nous a envoyé il y a peu par internet un texte qu’il vient d’écrire. Ce texte porte le titre de “poélitique” et me semble en écho avec ce que tu dis sur la place subversive du corps individuel et du corps collectif, de sa respiration dans le champ du politique et de l’ouverture à un autre monde.

MARIU – Après la tombée du mur de Berlin, alors que les socialistes finissent par appuyer le pouvoir et l’idéologie libérale, je suis toujours convaincue de la nécessité de la lutte. Non plus pour donner des armes mais pour donner des outils afin que les luttes trouvent des moyens et des perspectives á s’organiser collectivement. Je le fais dans le combat que mènent les femmes pour que soient reconnus et leur dignité et leurs droits.

LILIANE – En France, l’un des combats á fortement mener est celui avec et pour les sans-papiers. Nous avions pensé, sans nous faire trop d’illusion, que le passage du pouvoir Sarkozy á celui des socialistes allaient apporter un mieux, pour le moment ca n’est pas vraiment le cas.

MARIU – J’ai entendu parler de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) par la FIDH (Fédération Internationale des droits de l’Homme) avec qui je collabore.
En Colombie, nous avons eu sous le pouvoir précédent, celui d’Uribe, un parti – l’Union Patriotique. Ce parti a connu un fort appui populaire, beaucoup de gens du peuple y ont adhéré. Les militants de ce parti ont été systématiquement exterminés par le pouvoir, plus de 3000 meurtres.  Dans les négociations de paix qui sont maintenant menées entre les Farc et l’Etat, ce risque d’élimination du contre pouvoir reste présent.
J’ai connu des militants qui ont travaillé dans le département de Meta. J’étais là-bas quand José Giraldo, qui était président du Comité, a été assassiné. Nos réunions se faisaient dans la clandestinité, beaucoup de celles et ceux qui étaient en relation avec cette organisation des droits de l’Homme ont été assassinés par les paramilitaires. C’est l’une des histoires que j’ai connue et vécue.

LILIANE – Et aujourd’hui ?

MARIU – Un petit moment encore, je vais y arriver. Nous avons connu Uribe pendant 8 ans. La politique qu’il a mené a eu des conséquences graves pour les gens et surtout pour les combattants des droits de l’Homme. C’était une démocratie autoritaire, nous avons fait des rapports sur cet “ensorcellement démocratique”. La population civile était traitée comme des informateurs payés au service de l’Etat et de sa police. Les militants des droits de l’Homme étaient considérés comme complices de la guerilla. “Celui qui n’est pas avec moi est contre moi”, c’était la doctrine. Il a renforcé les forces armées, les faisant passer de 200 000 hommes à 400 000, et leur a donné plus de pouvoirs.

Cette position de Uribe, loin de nous abattre, a renforcé la détermination des mouvements populaires. Il était clair que nous devions lutter ensemble et avoir un agenda commun d’initiatives et d’actions. Il y a eu des persécutions, des assassinats dans les communautés, il a été crée des zones de “consolidation militaire” qui impliquaient que les communautés paysannes collaborent. Ces zones stratégiques étaient implantées dans tout le pays, elles instauraient un contrôle trés stricte de tout mouvement de personnes, de toute circulation d’un territoire á l’autre, y compris des biens et produits, afin que la guérilla ne puisse être alimentée, ravitaillée. Ce qui était sous entendu : les communautés paysannes, les militants, les syndicalistes sont des collaborateurs de la guérilla.

Alors, aujourd’hui avec Juan Manuel Santos (le nouveau président) ?

Le plan de développement d’Uribe s’appelait “Prospérité démocratie”, celui de Santos s’appelle “ “Prospérité pour tous”. Les héritages d’Uribe ? Santos a maintenu la sécurité démocratique avec des petits ajustements. L’un des aspects de cette continuité : les zones de militarisation ont été maintenues. Un exemple : au nord, il existe un territoire qui s’appelle les Monts de Maria avec des richesses minières et avec aussi des paramilitaires. Le nouveau gouvernement maintient le dispositif mais il y incorpore une politique de développement économique et social : “les locomotives du développement”. La pauvreté diminue, les conditions sociales devraient permettre que la paix s’établisse. Se décline aussi une autre “locomotive” pour la principale richesse du territoire, la “ locomotive minière”. Cette zone de richesse et son plan de développement Font Alliance avec les grands propriétaires terriens et les multinationales qui, grâce á la paix retrouvée, devraient venir s’installer.

Un autre héritage parfaitement assumé ? Le nouveau gouvernement assume une politique ultralibérale qui se fonde sur le lien “naturel” avec l’économie internationale et les autres pays. Depuis Uribe il y a des accords commerciaux  avec l’Union Européenne et les USA. En plus de renforcer le pouvoir de l’armée, le développement économique se centre sur l’exploitation minière et son deuxième acolyte, l’agro-alimentaire, le “bio combustible”. Une vision qui prenne en compte le développement durable, une politique alimentaire,… ?

Ce nouveau gouvernement change le ton, finie la confrontation autoritaire, on dialogue avec les voisins, le Venezuela (la bête noire du temps d’Uribe), l’Equateur (alors que son président est socialiste), les Farc, la priorité est : gagner la confiance des investisseurs étrangers. La paix et le dialogue sont donc des nécessités.

Premier acte politique en conséquence : la loi de victimisation et la restitution des terres aux déplacés. Uribe a toujours nié qu’il puisse y avoir conflit : pas de négociation possible, il faut en finir avec les terroristes, les liquider. Santos, lui, reconnait le conflit armé et les victimes et c’est le Ministre de l’Agriculture, un ministère très important dans le nouveau gouvernement, qui est chargé de ce nouveau projet politique. Les victimes ? Il faut faire réparation et les dédommager. Comment ? Les “illégaux” (les paramilitaires) doivent rendre les terres.  Seuls ceux-ci sont déclarés responsables, en aucun cas l’Etat.

6 millions d’hectares ont été dérobés aux paysans, on peut en rendre environs 2 millions, c’est le montant estimé, mais que faire des autres, ceux maintenant aux mains des grands propriétaires ? Ces paysans á qui on va rendre leurs biens, ce sont aujourd’hui pour l’immense majorité des déplacés et, pour un grand nombre, des femmes qui ont perdu leurs maris. Ils n’ont absolument plus les moyens de produire: Quelle banque va leur prêter l’argent nécessaire pour se rééquiper, acheter les semences, du bétail ? Une seule issue : vendre ses terres aux grands propriétaires.

Enfin, l’une des conditions pour que soit réalisé le projet économique est donc la consolidation de la sécurité des territoires. Ici, je vais faire une hypothèse :
-          Le gouvernement veut faire un développement agraire;
-          Les Farc disent qu’il y a besoin d’une réforme agraire pour que les paysans puissent récupérer convenablement leurs terres et s’assurer la sécurité alimentaire.

A Bogota, en décembre 2012, a eu lieu une rencontre restée très discrète entre le gouvernement et les Farc, un accord a été passé pour que soient recueillies les propositions de la population. Premier thème engagé : l’agriculture. Le nombre de propositions déjà faites et leurs contenus supposent une véritable révolution en matière de réforme.

Si ce processus de dialogue et concertation engagé devait aboutir  à un échec, la situation deviendrait alors beaucoup plus grave, des révoltes éclateraient entrainant le cycle de répression, violences, persécutions. Les Farc ne peuvent négocier à la baisse les principes qu’ils ont défendus depuis la création du mouvement.

LILIANE – Mais les Farc n’ont-ils pas perdu leurs convictions et combat politiques pour n’être plus que des trafiquants de drogue ?

MARIU – Ca, ce sont les versions officielles et celles des médias depuis des années pour discréditer le mouvement. Qu’il y ait des petits groupes locaux qui, dès leur création ou par la suite, aient tourné au trafic de la drogue, oui, mais ce n’est pas le cas de la très grande majorité, y compris et surtout les cadres et les négociateurs pour le processus de paix. Et puis, dans toutes ces affaires, personne n’a pu rester blanc et pur, il a bien fallu aussi trouver les moyens d’acheter des armes, de continuer la lutte.  

 Pour finir, je dois parler de ce que je fais, ce que je crois, ce que je vis maintenant. Helka, qui est là avec nous et avec sa compagne Rocio, travaille dans une organisation internationale de défense des enfants. L’un des buts principaux de cette organisation est l’éradication du travail des enfants en le remettant en rapport avec l’école, là où ils doivent être. Nous avons réussi á les remettre en rapport avec les écoles, les centres éducatifs et, avec eux, leurs familles. C’est une belle réussite.

LILIANE – En Bolivie, dans le village de Toro Toro, nous avons rencontré une classe de primaire. L’institutrice et les enfants nous ont expliqué que les cours se passaient en demi-journées afin de permettre que les enfants puissent aider les parents dans le travail paysan.

MARIU – C’est la même chose en Colombie. Avec une autre compañera j’ai fait une vidéo sur cette alternance école/champ. Nous commencions les tournages avec le lever des enfants, à 3 heures du matin.
Maintenant, je peux dire : “la vie m’a tellement donné !”. Par exemple, elle m’a donné de pouvoir rencontrer Helka et Rocio. J’ai connu la discipline des partis et des mouvements, maintenant je connais celle de l’amitié.

Fin de l’entretien







1 commentaire:

  1. Il était temps de vous lire!!!
    Merci de ces retours, de ces infos et interviews.

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