mardi 25 septembre 2012

SAN PEDRO DE ATACAMA, SUD LIPEZ, SALAR, UYUNI

oups! tout ca d'un coup !?

ben oui, ca forme comme un tout pour le voyageur, un tout multiple avec surprises et coups au coeur à presque chaque tournant
bien, essayons de ne pas nous perdre...

SAN PEDRO DE ATACAMA

vendredi 14 à lundi 17 septembre

A 2400 m/alt, en plein désert montagneux, s'étendent de larges plateaux. Un rio, véritable miracle, donne vie à plusieurs oasis dont le plus célèbre : San Pedro de Atacama. Deuxième miracle, encore que l'on puisse s'interroger à ce sujet, ce village perdu regorge de touristes, d'échoppes dans le centre, d'objets à acquérir tous plus authentiques les uns que les autres, d'agences proposant des activités allant du surf-dunes aux parcours astronomie mais aussi visites de sites, parcours dans le Salar, de restaurants du plus boui boui au plus sélect et d'hôtels itou.

A propos d'agences et de leurs activités : celles vantant leurs 4 heures de "parcours astronomie" jouent sur la renommée très justifiée des observatoires scientifiques isolés dans le désert, les plus grands au monde. En fait de parcours vous avez droit à trois heures de baratin sous sous Science et Vie et une petite heure de manipulation de lunettes pour petit astronome de jardin de banlieue (pardon pour la banlieue), tout ca pour la modique somme de 25 euros/personne. Vous avez dit "arnaque" ?
La vie nocturne est très agittée, les sonos peuvent hurler jusqu'à 4 ou 5 heures du mat'
Nous sommes dans l'un de ces multiples temples du tourisme de masse qui se développent dans le moindre recoin de la planète. Tout ou presque y est cher, en tout cas plus du double de ce que l'on peut payer à Iquique ou Valparaiso.

Mais mais mais, y rester trois ou quatre jours pour se balader à pied ou en VTT dans les montagnes  et villages alentours... ne boudons pas notre plaisir. Alentours : murs en pisé, maisons de même, la poussière ocre jaune qui se soulève à chaque pas, le climat chaud et agréable, les roches déchiquetées, ravinées, rouges sous le soleil couchant, les plateaux supérieurs totalement désertiques d'où surgissent d'ètranges crètes de cristaux de roche, et puis toujours ce rio qui ne cesse d'étonner par sa vitalité.

Un oasis ca permet de se poser et de préparer la suite du voyage en bénéficiant de ses erreurs passées. Morale de l'histoire : faire des choix qui tiennent compte de la fameuse règle de trois - les désirs, les possibilités offertes, les contraintes temps/budget - et s'organiser en conséquence permettent de ne pas sombrer dans la ruine financière et morale, hi hi !
Enfin, n'oublions pas que c'est, entre autres possibles, de San Pedro qu'on peut partir pour le Sud Lipez, le Salar et Uyuni en Bolivie.

Résidence : Hostel Eden (auberge internationale), 33 euros/nuit en chambre double donnant sur un jardin avec des arbres (incroyable !) auxquels se balancent mollement des hamacs. Mais un coin cuisine plus que sommaire et sombre. Eau chaude suffisante vue la rareté du précieux liquide. Bref, nous recommandons.

Un resto très sympa (grande photo de Victor Jaja dans la salle à manger), accueil simple et sans chichi, cuisine simple et bonne, prix très convenables pour voyageur sévertuant à voyager léger : le Rent a bike (ok, le nom n'est pas vraiment génial), calle Tocopilla 418.

 





SUD LIPEZ et SALAR D'UYUNI

mardi 18 au jeudi 20 septembre

Que dire de plus que ce qu'en rapportent ceux qui ont déjà fait cet étonnant voyage et ce qu'en vantent les guides et agences ? Que c'est encore plus beau que ce qu'on en espère ?
Comment imaginer tant de beauté ?
Nous prenons des photos, certaines seront belles, voire intrigantes ou simplement curieuses mais pourront-elles faire ressentir cet univers à d'autres auxquels nous les donneront à voir ? L'immensité de cet espace, sa densité, ses profondeurs, ses couleurs et changements de couleurs aux prises avec les variations de lumière du ciel, du vent, de la poussière soulevée ou non, du mouvement de la poussière, du bruit permanent du vent, de la densité du froid, de notre propre capacité et propre disponibilité à percevoir ?
Certains tableaux de Dali, ses paysages d'avant les afféteries, ou de Max Ernst le permettent peut être.

Trois 4x4 Land Cruser, seize compagnons de route aux nationalités multiples, tous jeunes, trois conducteurs-guides boliviens (l'agence Estrella del Sur est bolivienne) pour quatre jours de voyage. Liliane et moi n'en ferons que trois, notre but est aussi d'atteindre Uyuni afin de poursuivre ensuite en Bolivie, alors que le quatrième jour est fait pour regagner SanPedro de Atacama.

Premier jour, ciel couvert, vent réellement terrible, absolument glacial et il le restera quand, en début d'après midi, le ciel se dégagera.
Il y a désert et encore plus désert.
cailloux cailloux cailloux cailloux cailloux cailloux cailloux cailloux cailloux kilomètres et kilomètres de pistes roche fractures cailloux cailloux roches zones entièrement rocheuses lave coulées de lave poussière noire poussière grise poussière froid froid froid cailloux
lagunes
lagune verte, lagune blanche, lagune blanche et rouge, coloration par minéraux, le noir du plomb, le vert de l'arsenic, le blanc  du nitrate, le jaune du souffre, le rouge des algues et des planctons, le rose des milliers de flamands qui se nourrissent des algues et du plancton, pattes noires ou jaunes ou noires et jaunes selon l'espèce
Refuge glacial, pas de chauffage malgré les -15 degrés affichés pendant la nuit et avec pour seule eau un goutte à goutte qui congèle les mains.

Deuxième jour, ciel splendide, vent calme, température presque début de printemps.
Ici plus rien ne pousse, les montagnes s'arrondissent sous le sable, les roches se tordent, cherchent le ciel qui les repousse, fumerolles de volcan, neiges sur les sommets au loin, poussière et sable, poussière de lave, sable d'une mer qui fut, les conducteurs s'avèrent d'une maitrise et d'une concentration qui ne relâchent pas pendant les plus de huit heures du parcours, Saül en particulier qui tient aussi son ròle de guide à la perfection.
Hotel de sel, construit en briques de sel. Toujours pas de chauffage mais un arrangement intérieur qui ouvre au relachement de corps secoués par les heures de pistes. Formidable repas préparé par des femmes indiennes qui vivent ici en permanence. Et même du vin rouge bolivien !

Troisième jour...
nous l'attendions ce Salar, ces 12 000 kilomètres carrés de sel...
sel ou glace à perte de vue ?
il faut que le pied se pose pour en sentir l'âpre dureté plane, immensément plane, rien d'autre
blanc blanc blanc blanc blanc blanc blanc qui se teinte parfois d'un très léger - ô, si léger ! - rose ou gris
et le bleu si profond, presque insoutenable du ciel
souffle coupé puis, peu à peu, s'éloigner un peu des voitures, oser se confier à cette immensité silencieuse.
La sensation est si forte que le début d'un pleur vient s'immiscer.
L'Isla, petit bout de roche de corraux pétrifiés au milliers de cactus, invraisemblablement dressée - à moins qu'elle ne soit que doucement posée, mais par quelle main ? - dans ce désert, s'offre comme îlot-refuge aux navigateurs roulants.

Mais même un désert a une fin, si, si, et l'une des fins est Uyuni, petite ville située à sa bordure en Bolivie.










 

UYUNI

... la claque !
En moins de temps qu'il ne faut pour s'en rendre compte, la voiture ne roule plus sur du blanc mais sur une route-piste qui traverse des étendues dépotoirs et entre enfin dans un faubourg misérable. Le centre de ce bourg s'avèrera ensuite plus accueillant. Mais, pour qui espère trouver un peu de chaleur dans les rues ou l'hotel, la déception sera grande.

A la périphérie du bourg, le cimetière des locomotives. Tournés sur deux lignes de railsqui vont - ou devaient aller - vers le sud, vers l'Argentine, les locomotives, wagons charbon et wagons de voyageurs ou de marchandises, ensablés jusqu'à mi roues, masses rouillées, ont stoppé définitivement leur course en 1960. Avec les villes et mines fantômes du désert d'Atacama au Chili, voici les trains fantômes de Bolivie. Nous en rencontrerons d'autres.

Une jeune visiteuse francaise s'exclame : "C'est ennuyant tout ce rouillé !"
Fermez le banc.











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