dimanche 23 septembre 2012

CHILI, QUELQUES COMMENTAIRES...

... et observations, bien que le connaissant si peu.

Allez, hop, osons !
1ère observation de base : cest un pays fort vaste et surtout tres tres lonnnnnnnnnnnnnnnnnnng.
2e observation : très très longue histoire, fort riche, fort mouvementée et culture/s exceptionnelles/s
3e : aujourd'hui des enjeux économico(et financiers)-socio-politiques considérables, le pays continuant une expansion économique comparable à celle du Brésil.

Mais
ah, ces mais jamais contents !

une richesse très mal partagée (ce qui n'est pas original)
1% des femilles chiliennes concentrent plus de 30% des revenus totaux du pays et ne paient pas d'impôts (tiens, eux aussi ?!) , 60% des chiliens vivent avec moins de 1 160 euros/mois pour les mieux lôtis. Le coût de la vie, sauf pour l'alimentaire, est comparable 'a celui de l'Espagne.
Michèle Bachelet a dirigé le pays de 2004 à 2010. C'etait la première fois, après Allende, que le pouvoir était tenu par une socialiste. Au Chili, on ne peut se représenter immédiatement après une première mandature. Actuellement, la présidence est tenue par Sebastian Piñera, avec un Parlement largement à droite. Lui-même est au parti centre-droit. Il est surnommé "Le Berlusconi chilien", homme d'affaires et très grande fortune.
Face à la contestation étudiante qui, depuis un an, ne cesse de s'amplifier - "une éducation gratuite pour tous !" couvre nombre de murs et banderolles - il a déclaré :

"L'éducation est un bien de consommation comme les autres"
idem d'ailleurs pour la santé et le logement.
Le coût des études a atteint des sommets que la plupart ne peuvent plus suivre. Par exemple, l'inscription à la faculté de journalisme (public ou privée, les meilleurs fac étant les catholiques) est de 6 300 euros /an, celle de médecine 7 200 euros/an, les moins chères étant les écoles d'art.
Conséquence . les familles empruntent aux banques à des taux qui font chaque année la culbute. Parvenir à rembourser son emprunt est devenu un voeux pieux pour la grande majorité.
Avant Pinochet l'éducation était gratuite. La Constitution qu'il a mise en place n'a pas été changée à ce jour.
L'Etat ne finance que 14.6%  de l'enseignement supérieur. C'est le plus faible taux des 34 pays de l'OCDE :
France 81.7%, Allemagne 85.4%, Mexique 70.10%, USA 37.4%.
Ainsi, la charge des études repose pour 79.3% sur les familles chiliennes.
Manifs, grèves, occupations de locaux ne cessent de s'étendre. Journaux et même télévision relaient maintenant l'information sur ces mouvements, y compris les cas de plus en plus fréquents de violences policières pouvant aller jusqu'aux viols.

La situation des communautés indigènes.
Les populations indiennes sont encore assez nombreuses au Chili, sans pour autant représenter la majorité de la population du pays comme en Bolivie ou au Pérou. Elles vivent pour l'essentiel dans la Sierra Madre du centre et du sud, plus vivable que le grand désert d'altitude du nord.
Promesses, effets d'annonce, manifestations telle cette première "Feria des femmes indigènes" que nous avons évoquée dans l'article "Santiago" ne sont que des caches misère. Les peuples indiens restent très déconsidérés par toute forme de pouvoir, ils sont "difficilement intégrables dans un Chili moderne". A la déforestation massive des territoires dans lesquels ils vivent s'ajoute, par l'Etat et les grandes sociétes privées, la captation des ressources en eau, une eau dont le pays ne peut d'ailleurs se passer dans les proches années à venir. Cette captation se fait sans aucune concertation avec les populations des territoires.
Les Mapuches, un grand peuple que les espagnols n'ont jamais pu mettre à genoux, se soulève, armée et police interviennent, c'est aujourd'hui une véritable guerre armée qui se livre dans les montagnes, dans un grand silence des médias comme du pouvoir. Il y a là matière à s'informer d'avantage.

Un très bref séjour, trois petites semaines, sur le seul 1/3 nord du pays de Santiago à Iquique puis bifurcation vers San Pedro de Atacama, c'est bien mince pour rencontrer un pays. Prendre l'avion pour franchir plus vite les très grandes distances et se donner ainsi la possibilité de "voir plus" ? Mais c'était nous priver de ces plusieurs heures de parcours en car dans le désert d'Atacama : roches, poussière de lave, côte Pacifique. L'idéal eut été de louer un véhicule 4x4, seul moyen avec le vélo pour parcourir ces immenses distances en s'arrêtant quand l'envie (ou le besoin...) s'en fait sentir. C'était un peu hors de nos moyens légers. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire